A l ‘occasion de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, l’Association des Étudiants Mahorais de Montpellier a été invitée par la Ville de Montpellier, le mardi 12 mai 2015 à 17h30, au parvis de l’Hôtel de ville de Montpellier. Depuis 2006, le 10 mai est la date commémorant cette histoire commune qu’est l’esclavage. Par la même occasion, la Ville de Montpellier a voulu rendre hommage à Henri Jean-Baptiste Grégoire (1750-1831), dit l’abbé Grégoire, un prêtre catholique (ancien évêque de Blois), homme politique et un des acteurs principaux de la Révolution française (membre du Sénat conservateur, de l’Institut national, de la Société royal des Sciences de Göttingen), etc. Philanthrope, il il est connu pour ses positions antiesclavagistes et sa contribution à la rédaction de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (1789). On lui doit notamment l’Article 1er:
« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. »
Aux côtés de monsieur Philippe SAUREL, Maire de la ville de Montpellier et Président de Montpellier Méditerranée Métropole, l’AEMM a eu l’honneur de procéder à l’ouverture de cette cérémonie commémorant les victimes de la traite et de l’esclavage dans le monde.
Madame Malikat CHEICK-AHMED, Présidente de l’AEMM, a lu un extrait de DE LA LITTÉRATURE DES NÈGRES ou Recherches sur leurs facultés intellectuelles, leurs qualités morales et leur littérature; suivi de Notices sur la vie et les ouvrages de Nègres qui se sont distingués dans les Sciences, les Lettres et les Arts, écrit par l’abbé Grégoire.
« Philanthropes! personne n’est juste et bon impunément; entre le vice et la vertu la guerre commencée à la naissance des temps, ne finira qu’avec eux. Dévorés du besoin de nuire, les pervers sont toujours armés contre quiconque ose révéler leurs forfaits, et les empêcher de tourmenter l’espèce humaine. A leurs coupables tentatives opposons un mur d’airain, mais vengeons-nous d’eux par des bienfaits. Hâtons-nous; la vie est si longue pour faire le mal, si courte pour faire le bien! Cette terre se dérobe sous nos pas, et nous allons quitter la scène du monde; la dépravation contemporaine charrie vers la postérité tous les éléments du crime et de l’esclavage. Cependant, parmi ceux qui s’agiteront ici-bas, lorsque nous dormirons dans le tombeau, quelques hommes de bien, échappés de la contagion, seront en quelque sorte les représentants de la providence: léguons-leur la tâche honorable de défendre la liberté et le malheur. »
La Présidente de l’AEMM et monsieur le Maire ont dévoilés ensemble la plaque commémorative honorant l’abbé Grégoire, installée sur le parvis de l’Hôtel de ville à la vue des monpelliérains et des montpelliéraines.